Aline

Nom : Elahina et Aludra Lewyan
Race : Elfe et loup
Sexe : féminin
Age : 430
Classe : arc et défense
Type de jeu : rapide, lacérant, soutien
Arme de prédilection : crocs et flèches
Signes particuliers : Doit sentir l'odeur d'une personne pour accepter de lui parler ou non, court la bouche ouverte, n'aime pas la foule et les endroits clos. Malade en mer.
Passions : Courir, la viande crue
Histoire :


Tu en as peur, toi aussi ?
Aline fixait l'homme avec méfiance. Une main se posa sur sa tempe comme pour la rassurer.
Il n'est plus le même.
Aline s'éloigna de la foule, Ikh à ses côtés. Elahina parla, Ikh prit de l'altitude et alla se poser à la fenêtre en face.

L'incantation avait donc été faite. Aline avait bien fait de l'observer. La magie reprenait ses droits sur la race. Parfois elle renforce. Elle l'avait fait pour Aline. Si elle le fait aussi pour lui, cela signifierait que les vrais ennuis n'étaient pas encore là. Et s'il devenait puissant ? Et s'il devenait amical ? Pourrait-elle décocher (mordre) sa flèche ? Dans le premier cas, il suffirait de le surpasser. Dans le second, ça lui serait impossible.

Courir.

Un Tauren. La voyant arriver se mit en garde, Elahina lâcha son arc et Aludra s'inclina. L'immense être posa son énorme masse de pierre écarlate et regarda Aline. Aline huma le vent porteur. Il allait l'écouter.

Il lui serait impossible de nuire avant un bon moment désormais. Dendrite avait écouté Aline, de la sagesse provenait sa demande. Ils ne se connaîtraient donc pas. Elle allait croire son fils mort, lui apprendrait plus tard la mort de sa mère. Aline avait jugé cette perspective comme étant la meilleure.
Et maintenant ?

Belore avait une odeur très agréable. Mais elle était trop souvent masquée par le sang. Il aimait déjà, dommage. Puis, Sholan donna sa vie pour celle de sa fille. Alshar refusa de voir Belore, c'en était fini du rattachement aux druides.
Elle a compris.
Aline sourit. Elle allait l'accepter. Tout allait devenir intéressant.

Alshar avait recroisé Belore, sans le reconnaître. Ikh l'avait rapporté à Aline. L'attaque de Darnassus avait éveillé l'ancien druide, mais il avait vieilli et la prêtresse grandi.
S'ils faisaient un peu plus confiance aux odeurs...
Sholan s'effaçait peu à peu dans l'esprit de Belore. Aline le sentait bien. Lui qui devenait beau garçon allait peut-être bientôt pouvoir la regarder.
Quand il me repèrera.
Amical. Même plus. Elle le redoutait, mais malgré les deux fois où le démon avait pris le dessus, Belore avait fini par gagner le combat. Il faisait face. Aline se dit qu'il avait la force de terrasser la Puissance. Elle l'y aiderait. Le moment venu.

Rejoindre son camp.
Il n'en saurait pas pour autant qu'elle le piste. Et il la regarderait, comme ça.

Le vieux gobelin, d'habitude si rustre, n'avait pas réussi à la réveiller pour lui dire de quitter l'auberge, ou bien de payer pour occuper une chambre. Après tout, elle n'occupait pas de chambre, ne dérangeait pas. Il l'observa une deuxième fois, et se dit que tout de même, ses tables sont trop peu confortables pour le sommeil si profond de l'elfe. Son doux regard lui rappelait l'autre, une des capitaines. La sauvagerie dont elle donnait l'impression forçait l'image de l'autre capitaine. Il les aimait bien, ces deux-là. Il allait bien l'aimer elle aussi. Tirant une couverture pour la poser sur le dos d'Elahina et sous sa tête, il remarqua Aludra à ses pieds. Sans même y réfléchir, il lui parut naturel de la couvrir elle aussi. Ce n'est pas un chien.
Elly et Nij, comme on les appelait, seraient là le lendemain.

Bonne nuit.

Il faisait inhabituellement froid ce matin là, on pouvait entendre le vent s'engouffrer dans les recoins des bâtisses de la Baie et faire craquer le bois de la vieille taverne. La porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître une grande silhouette enveloppée dans une longue cape.
-« Un rhum…un grog plutôt, euh, même deux, Elly ne devrait pas tarder… »
L’elfe qui venait d’entrer s’accouda au comptoir. Elle paraissait pensive, assez pour ne pas s’apercevoir qu’elle n’était pas seule.
-« Toujours le bateau ? » marmonna le gobelin.
Elle lui lança un regard noir…puis essaya de lui répondre sans être agressive.
-« On n’a pas dit notre dernier mot. »
Elle apporta le verre à ses lèvres et y trempa sa langue.
-« Humpf, c’est brûlant ! »
Le patron pouffa puis mit la main sur sa bouche pour étouffer son rire. Il voyait bien que le co-capitaine n’était pas d’humeur à la plaisanterie. Il fut toutefois surpris de recevoir une tape dans le dos accompagnée d’un clin d’œil. Après un court silence ils éclatèrent de rire.
-« Ca fait toujours du bien de revenir ici… quoi de neuf ? »
Le gobelin pointa son index en direction d’une table.
-« Rien de spécial, en dehors de ces zozos qui dorment là…j’ai pas réussi à les faire bouger. »
Nijmaâ se retourna et haussa un sourcil à la vue du spectacle qui s’offrait à elle.

La forêt était étonnamment différente. Aline ne s'y retrouvait plus. Elle courrait, ses pattes faisaient voler le feuillage encore léger de la fraîche litière d'automne. Son arc sur le dos balotait dès que ses pattes avant se posaient. Un bruit résonna. Elle s'arrêta puis tourna lentement la tête. Un elfe à l'aura noire lui hurla de ne pas se mêler de son affaire. Bruit de déglutition. Elle chargea sa flèche. Un "pok" retentit quand elle la lâcha. Un rêve ?
Grincement de bois dans le noir. La chaleur. Une certaine pesanteur sur le dos.
Prisonnière !

Elahina se dégagea en panique de sa couverture pendant qu'Aludra s'en débarrassait en se secouant. Le regard d'Aline parcourut l'auberge, le souvenir refaisait surface. Les yeux stoppèrent sur l'elfe assise en face. Un sourire qui signifiait la moquerie gentille. Ses narines s'ouvrirent. Odeurs d'alcool, odeurs boisées, une odeur qui ressemblait presque à celle de la pluie sur le sol forestier. Odeurs de confiance. Une main poussa un verre rempli de liquide sombre et fumant. Trois autres choppes similaires à côté, dont une vide et une à moitié consommée, tenue avec force par l'autre main. Aline se pencha pour sentir. L'odeur était étrangement agréable.
Elahina fit un geste de remerciement et trempa ses lèvres. Un frisson parcourut le corps d'Aline. Elahina toussa, Aludra grogna légèrement. Puis une autre gorgée. Ce liquide procurait une étrange sensation de maîtrise et de revitalisation.
Belore.

- Belore.

Aline fixait l'elfe. Elahina voulut prononcer une deuxième fois ce mot, puis admit au regard de l'elfe que ce nom était familier. La question allait venir sans aide. Tant mieux, parler n'était pas ce qu'Aline préférait.
Oui, j'aimerais vous rejoindre. Je suis Aline.
La phrase planait, le son était curieusement décalé, les yeux de l'elfe se tournèrent un instant vers Aludra, comme si ce fût elle qui avait parlé, mais revinrent rapidement vers Elahina. C'était impossible qu'un chien parle. Rapide coup d'oeil à nouveau sur Aludra. Un chien ?
Aline but une gorgée en attendant patiemment la réponse.

Nijmaâ avait déjà croisé une flopée de personnages étranges, elle pensait à ceux qu’Elly et elle avaient recruté dans l’équipage. Des nains siphonnés, des alcooliques, des solitaires qui au final se sentaient mieux en groupe…certains entendaient des voix…d’autres se prenaient pour le centre du monde, d’autres encore ne savaient plus pourquoi ils étaient là…puis il y avait ceux qui restaient par intérêt …aujourd’hui, c’était encore différent.
Elle posait successivement ses yeux sur l’elfe, puis sur son compagnon.
-« Vous ne semblez pas être ce que vous êtes. »
Elle baissa la tête, prit une grande respiration, attrapa le verre destiné à Elly et jeta le contenu au fond de sa gorge.
-« Ne dit-on pas que les absents ont toujours tort ? »
Un sourire amer sembla se dessiner sur ses lèvres.
-« J’ai vu, au jour d’aujourd’hui un sacré paquet de dégénérés…j’sais pas si vous en êtes, le peu d’intuition qu’il me reste me dit que ça ne peut pas être pire que… ».
Elle sortit une vieille cigarette jaunit et l’attrapa du bout des lèvres.
-« Bref, pour ma part, y a pas de souci…l’autre moitié dira ce qu’elle en pense si elle se pointe. »
Avant de finir sa phrase, elle s’était enroulée dans sa cape et avait déposé une pièce d’or sur le comptoir. Elle adressa un sourire à l’aubergiste en guise d’au revoir puis cracha sa cigarette au sol.
-« Et bien, je ne doute pas que nous nous revoyons rapidement… »
Elle sortit de l’auberge laissant planer derrière elle une douce odeur de feuillerêve.